Dératisation en bâtiment agricole : les questions à se poser avant de traiter

La lutte contre les rats préoccupe de nombreux éleveurs et agriculteurs. Pour que cette lutte soit efficace, il est nécessaire de la conduire avec une stratégie adaptée à l'espèce visée et à la nature des produits employés. Cette démarche s’inscrit dans un strict respect de la réglementation. Il s’avère donc parfois plus aisé de faire appel à des prestataires. Décryptage pour se poser les bonnes questions avant d’agir.

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« Raisonner les traitements » : les éleveurs et agriculteurs y sont habitués, pour les produits phytosanitaires ou vétérinaires. Le même principe s'applique à la lutte contre les rats. La réglementation française a évolué récemment en ce sens avec l’interdiction de l'appâtage permanent. La preuve de la présence des rongeurs est désormais nécessaire pour mettre en place une lutte et l’efficacité du traitement doit être évaluée. 

A quelles espèces a-t-on affaire ?

Deux espèces de rats sont susceptibles de causer des dégâts : le rat brun et le rat noir
Le rat brun, Rattus norvegicus, est le plus commun. Il vit au sol et rentre dans les bâtiments par des trous. 
Le rat noir, Rattus rattus, est un rat des hauteurs : il circule plutôt sur les poutres et les câbles, sous les toits.
Les souris qui vivent et se nourrissent dans les bâtiments sont également sources de nuisances. Les rongeurs peuvent transmettre des maladies, principalement par l’intermédiaire de l’urine et des excréments infectés, mais aussi par l’intermédiaire d’ectoparasites tels que les puces et les tiques, ou encore par contact physique avec leur fourrure, leurs pattes et leur corps.

 

Quand intervenir ?

La preuve de la présence de rats se fait en observant leurs dégâts (sacs de grains percés), ou leurs fèces. Une caméra peut également permettre de les repérer, surtout le rat noir, plus discret.  Autre stratégie : mettre en place des appâts non toxiques en pré-appatage et regarder s’ils ont été grignotés. La solution Harmonix Monitoring contient des réactifs qui le rendent visibles de jour comme de nuit : à la lumière du jour, les crottes sont rougeâtres et à la lumière des U.V., elles prennent une couleur bleue lumineuse.

Comment intervenir et choisir le produit adapté ?

Les rodonticides sont à disposer (en boîte sécurisée) sur le trajet des rongeurs et en quantité adaptée. Identifier l’espèce visée et avoir une idée du nombre d'individus est donc impératif.
L’appât doit rester « appétant », c'est-à-dire frais et non souillé, sinon le rongeur ira se nourrir dans les réserves de grains. Selon la même logique, des appâts sous forme de pâtes sont à préférer car ils attireront davantage les rongeurs que des grains empoisonnés (surtout quand il a des grains frais à disposition). En outre, les pâtes sont plus faciles d'emploi et se dispersent moins.
Le choix de la substance active est lui aussi fondamental : différentes générations d’anticoagulants ont été développées en raison de la survenue de résistances dans les populations. D'ailleurs, le cholécalciférol, une substance active non anticoagulante avec un mode d’action différent, a récemment été homologuée pour lutter contre les rongeurs, sous la forme du nouveau produit Harmonix® Rodent Paste
Pour une bonne gestion des risques de résistance, il faudrait donc alterner les principes actifs. Si un rodonticide ne semble pas fonctionner au bout de 35 jours, il faudra essayer de changer de molécule. 

Faut-il faire appel à un professionnel de la 3D (Désinfection, Dératisation, Désinsectisation) ?

Un professionnel 3D est à même de bâtir une stratégie adaptée à chaque situation et de garantir que la réglementation soit respectée (tenue d'un registre des interventions).
Si l'éleveur souhaite entreprendre par lui-même la gestion de la lutte contre les rongeurs, il est possible d’utiliser les mêmes produits que les applicateurs professionnels.
Compte tenu de la technicité des produits et de la règlementation qui encadre leur utilisation, il est important d’acquérir des connaissances sur les espèces, de connaître les protocoles de traitement. Cette expertise peut s’acquérir par le biais de brochures produits et guides techniques, de tutoriels vidéo ou de formations.

Comment traiter en sécurité ?

Les éleveurs, comme les professionnels de la dératisation, ont accès à des produits concentrés et en grands conditionnements : ces produits sont destinés à des professionnels et leur utilisation doit être en conformité avec le cadre règlementaire. Il faut toujours se référer aux étiquettes et à la fiche de données de sécurité de chaque produit et bien se conformer au mode d'emploi.

Et le risque d'empoisonnement secondaire pour mes animaux de rente et animaux domestiques, on en parle ?

On parle d’empoisonnement secondaire lorsqu’un prédateur ingère un animal – souris, rat ou insecte – qui a du poison dans son système. Un niveau de toxicité élevé chez la proie nuit au prédateur. Les animaux domestiques tels que les chats et les chiens, ainsi que les mammifères et les oiseaux sauvages, sont sujets à ce risque.

Les rodonticides traditionnels peuvent provoquer un empoisonnement secondaire. En effet, pour qu’ils soient efficaces, le rongeur doit consommer des rodonticides à base d’anticoagulants plusieurs fois pendant plusieurs jours. Les Antivitamines K (AVK) restent stockés dans le foie, où ils s’accumulent. Cela représente un risque d’empoisonnement secondaire pour un prédateur, notamment un chat, si celui-ci consomme cette proie, vivante ou morte.

L’utilisation des AVK nécessite donc de la part du prestataire la mise en place de stratégies de réduction de risque pour éviter ce type d’exposition. Désormais, le professionnel peut aussi choisir d’utiliser un rodonticide à base de Cholécalciférol, tel qu'Harmonix® Rodent Paste qui présente un meilleur profil environnemental, avec un niveau de performance égal, voire supérieur aux solutions existantes..